La Grande Fonderie

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En 1837, au tournant de l’Eure près du Pont Neuf, sur les terrains de l’ancienne abbaye des Grandes Filles-Dieu, une usine s’offre soudain à la vue des familles chartraines lors de leur promenade dominicale.

« La Grande Fonderie, Une histoire chartraine (1937-1965) » Geneviève Dufresne, Gérard Emptoz, Michel Ferronnière, SAEL, Chartres, 2015.

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Description

Une histoire chartraine

L’histoire de la Grande Fonderie, ainsi nommée par les Chartrains, accompagne celle de la Ville durant plus d’un siècle.

Une usine et son quartier ouvrier

En 1837, au tournant de l’Eure près du Pont Neuf, sur les terrains de l’ancienne abbaye des Grandes Filles-Dieu, une usine s’offre soudain à la vue des familles chartraines lors de leur promenade dominicale. En faisant son Tour de Ville, on découvre le monde de l’industrie : la fonderie de Chartres et ses cheminées fumantes, au pied de la cathédrale.

De part et d’autre de l’Eure, le long de ses rives où des rues grimpant sur ses falaises, vignerons et horticulteurs voisinent bientôt avec une population ouvrière, manœuvres ou spécialistes venus de l’extérieur. Les dirigeants occupent une maison dans l’usine, servant aussi de bureau.

Expansion et apogée des années 1890-1900

La croissance spectaculaire de la fonderie repose d’abord sur la construction d’équipements spécifiques à la meunerie, les turbines du fondateur-inventeur Fontaine, puis les broyeurs à cylindres et les plansichters, innovations de ses associés et successeurs, Alfred Béthouart, Alexandre Brault puis son fils Francis Brault, judicieux acheteurs de brevets français et américains et initiateurs d’alliances fructueuses. Jusqu’au tournant du XXE siècle, leur capacité d’innovation, saluée aux grandes expositions universelles, hisse durablement la firme au premier rang national voire international des producteurs de machines pour l’industrie agroalimentaire. À la «Maison de Chartres » s’ajoutent les sites de Paris et Poissy, et un siège parisien dans un beau quartier. En 1917,convertie à l’industrie de guerre, la fonderie travaille pour le ministère de l’Armement qui encadre production et réformes sociales indispensables à la poursuite de la guerre.

Mutations et démantèlement

L’évolution de la Grande Fonderie reflète celle du monde industriel de son époque : révolution technique avec le passage d’une fabrication à la demande à la production standardisée ; révolution sociologique avec le passage des dirigeants autodidactes issus des ateliers aux directeurs-ingénieurs sortis des grandes écoles. Face à l’évolution du marché, à la concurrence, aux nouvelles guerres, aux crises économiques et sociales, au contexte de désindustrialisation, les dernières sociétés formées par la fonderie s’affaiblissent progressivement jusqu’aux années 1960 : fermeture des sites parisiens et de Poissy, déménagement du site des Filles-Dieu pour Beaulieu, cessation d’activité en 1965.

Les bâtiments de la fonderie sont démolis, les terrains rebâtis et aménagés en parc. Seules les rues Fontaine, À. Brault, des Fondeurs, et les vestiges d’une cheminée, rappellent cette histoire.

Empreinte

Si le fondateur et les directeurs ne sont pas d’origine chartraine, ils s’intègrent à la notabilité locale. La fonderie donne ainsi à la Ville deux maires, des présidents du tribunal de Commerce, sa chambre de Commerce et d’Industrie, des membres de la SAEL, des sociétés de secours mutuel, des groupes à vocation artistique et sportive.

Juliette Clément
Directrice des Publications, Société archéologique d’Eure-et-Loir

« La Grande Fonderie, Une histoire chartraine (1937-1965) » Geneviève Dufresne, Gérard Emptoz, Michel Ferronnière, SAEL, Chartres, 2015.

CI. fonds SAEL