La grande Fonderie vue par des enfants
Durant la seconde moitié du 19ème siècle et la première partie du vingtième, la principale industrie et le premier employeur privé de la ville de Chartres, était une fonderie située dans le quartier des Filles Dieu, et appelée la grande Fonderie, pour la différencier d’une autre fonderie, de bien moindre importance, la fonderie Gourdin.
Cette entreprise dont le nom évolua au fil des années, fabriquait et commercialisait des turbines hydrauliques adaptées aux faibles hauteurs de chute des barrages dans les rivières du centre et de l’ouest du territoire, ainsi que toute la gamme des appareils de meunerie installés dans les moulins. Elle était alors la principale firme française spécialisée dans ce domaine, et exportait son matériel dans de nombreux pays. Les terrains occupés ont aujourd’hui changé de destination .
La majeure partie a été transformée en quartier d’habitations, et la partie située près de l’Eure, en jardin public. La présence de cette fonderie n’est rappelée aux chartrains que par les plaques de deux rues du quartier portant les noms des fondateurs, Pierre-Lucien Fontaine et Alexandre Brault, ainsi que par la présence d’une cheminée de brique tronquée, placée au milieu du parc Léon Blum Cette cheminée n’est pas celle de l’atelier de fonderie, comme le croit la majorité des chartrains, mais celle de la machine à vapeur destinée à entrainer les machines de l’atelier de menuiserie.
Le professeur de la classe de CM1 de l’école de la Brèche, située à proximité du quartier des Filles Dieu, a eu l’excellente idée de faire revivre à ses élèves, l’activité du quartier pendant la grande guerre, et notamment de mettre en relief l’implication des femmes dans la vie économique de la nation, les hommes étant tous retenus pour tenir le front dans les tranchées.
Comme beaucoup d’industries mécaniques en France, la grande fonderie fut requise durant les deux dernières années du conflit, pour produire et usiner des obus d’artillerie, notamment de calibre 155. De nombreuses femmes ont été engagées et formées aux métiers de la fonderie et de la conduite des tours d’usinage.
C’est ce film, produit et joué par les élèves de l’école élémentaire de la Brèche, place Drouaise à Chartres, sous l’égide de leur professeur, que vous allez découvrir ci-après, et que Monsieur Jean-Pascal Baron, son auteur et directeur de l’école, nous a autorisé à publier, ce dont nous le remercions chaleureusement. Rappelons que la SAEL a édité un ouvrage sur l’histoire de la grande Fonderie, disponible dans l’espace librairie.
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